Mathieu et Christel
25 Mai 2013
En des temps anciens, qu’une certaine morale réprouverait,
Sévissait un jeune pourceau, en terre de Vaugneray,
Un humble mécano doté d’un coup de volant rare,
Et d’un pied droit léger comme un parpaing jeté au fond d’une mare…
Le jeune Mathieu s’évertuait, chaque jour que Dieu fasse,
A se faire une place dans la confrérie des flingueurs de culasses,
Après une courte mais riche carrière de fossoyeur de voitures…
Attiré par les sirènes de la ville, il décida d’y tenter l’aventure,
Errant une nuit dans les rues de Lyon 8ème, son nez le conduisit à une bâtisse au poussif éclairage…
Dont les effluves d’anis et de houblon lui rappelèrent brutalement l’origine de son approximatif pilotage !
Cette madeleine de Proust le poussait à franchir la porte de cet estancot à la mystérieuse enseigne intitulée « Commissariat » …
Il y découvrait un monde parallèle, peuplé d’une tribu d’énergumènes l’accueillant à grands coups de ratafia !
Le jeune Mathieu revenait alors soir après soir, adoptant leur traditionnel costume,
On le flanqua même d’une antique pétoire, frêle rempart à des honneurs posthumes…
Dès lors, équipé d’un uniforme entre le portier d’hôtel et le poilu de 14-18,
Et d’un mythique 7,65 à la puissance de feu rappelant le crachat d’une huître…
Il s’adonnait à la pratique intensive du bourre-pif, et passait haut la main sa ceinture noire de claquage de beignets,
Se faisant un devoir sacré d’ouvrir la boite à gifles, et de dispenser gracieusement les techniques qu’on lui avait enseignées…
Mathieu se distinguait rapidement des indigènes de son groupe par un talent sans égal,
A traquer et punir le nuisible « Racaillus Mermozius » plus communément appelé « trou de balle ».
Un palpitant gros comme une caisse de Côte du Rhône, et un sérieux penchant pour la déconnade,
Finissait de lui assurer une place d’honneur sur le trône, au sein de sa farouche peuplade.
Ce trône restera d’ailleurs pour lui un lieu de prédilection,
Car son goût prononcé pour les diverses déjections,
Lui vaut encore maintenant un très fameux surnom…
Mais les années passaient, et ce cœur pur qui faisait de lui le meilleur des camarades,
Manquait d’un léger souffle, d’un petit plus pour lui faire battre la chamade,
Malgré quelques essais infructueux avec deux ou trois pouffiasses
Qui, tout naturellement, passaient tôt ou tard à la chasse…
Mathieu tuait le temps, menant une existence de débauche,
Entre bitures et tirs à blanc… la vraie vie d’un mec de gauche !
Et puis un jour, sans crier gare, par la magie d’internet,
Le voilà tombé, par hasard, sur une petite brunette…
Qui allait, de très loin, surclasser toutes ses ex,
Et lui faire oublier, d’un claquement de doigts, cette vie de routier du sexe,
Christel Ricci qu’elle s’appelait la gosse… avec ce nom haute couture,
Elle lui allait comme un slip Hugo Boss, et l’avenir s’annonçait moins obscur.
Après la syndicale quinzaine d’abstinence et d’observation
Notamment justifiée chez la demoiselle par une absence d’épilation…
La brunette allait rapidement se dévoiler comme la Shéhérazade du plumard,
Venue conter au p’tit flicard, les milles et une façons de prendre son panard,
Avec elle, il devenait en un clin d’oeil, le Grand Vizir du paddock,
Ses charmes envoûtants suffisaient, pour assurer sans médoc,
De cette belle rencontre allait naître un amour vrai,
Ponctué de franches rigolades autour d’épiques concours de pets !
D’interminables années à Paname n’entamaient pas leur ferveur mutuelle,
Et l’arrivée d’une petite Cloé sonnait le clairon d’un bonheur que l’on scelle,
En ce qui concerne Mathieu et moi, humble bouffon
En ce jour, où le curé et le maire officialisent son union
Je suis heureux qu’il prenne Christel pour épouse,
Et qu’il mette enfin un terme à cette spirale de la «louze»!
Voici deux êtres magnifiques, tendres et entiers,
Deux des plus belles âmes qu’il m’ait été offert de rencontrer,
Mathieu, aujourd’hui comme hier, je placerais ma vie entre tes mains
Enfin, tout du moins… les rares jours où tu es à jeun!
Tout cela pour te dire, mon Mathieu, en mille mots comme en un,
Que je suis très fier d’être ton témoin.
Je vous souhaite à tous deux, et ne doute aucunement,
Du bonheur que vous connaissez déjà, et qui encore vous attend,
Ne changez rien, vous êtes parfaits, je vous embrasse…
Et m’en vais, à vos frais, me mettre une race !!!
Texte : Lapin
Dessins : Mimi
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